L'abondance de l'offre
La contrefaçon est industrialisée et massifiée ; les principales zones de production et
d’exportation sont en Asie, dans le Bassin Méditerranéen (Maghreb, Turquie, Europe du Sud et Italie).
100 millions d’articles ont été
interceptés par les douanes communautaires en 2003, alors que seulement 5% seulement de flux d’entrée sont contrôlés », et « aller au-delà de ce pourcentage bloquerait, de toute manière, la
logistique du commerce international. Le souci des grands groupes de luxe de rareté des produits n’est absolument pas respecté; il devient un produit de consommation de masse. De plus, les
produits sont parfois très mal imités.
Le peu d'importance attribué à la démarche d'achat, ainsi qu'à la distribution
L’importance de la personnalisation de
la démarche d’achat démontre toutefois que l’impact de la contrefaçon est en fin de compte relativement limité sur la véritable cible de l’industrie du luxe : la clientèle privilégiée. Quoi de
comparable entre acheter une montre de marque Cartier dans un magasin spécialisé situé place Vendôme ou au détour d’un bazar de Marrakech ?
Dans le premier cas, l’achat
pourra durer une heure voire plus et le client sera valorisé par toute une série d’attentions de la part des vendeurs. Après l’achat, il deviendra membre d’un club, sera informé par courrier des
nouvelles collections et aura accès à un service après vente performant. Dans le second cas, l’achat se réglera en quelques minutes, à la suite d’un marchandage pittoresque mais déconnecté de la
démarche d’achat d’un objet de luxe. Après avoir eu le sentiment d’avoir fait une bonne affaire, le consommateur saura que son objet est un faux et qu’il usurpe un privilège dont il n’a pas accès
habituellement du fait de ses moyens. D’ailleurs, dans la majorité des cas, il préviendra son entourage qu’il s’agit d’un faux.